Chers membres,

Conformément au communiqué de la Direction fedpol du 6 novembre, l’APfedpol a participé à la séance d’automne des syndicats avec la Directrice Madame Della Valle, qui a eu lieu le jeudi 5 novembre. Nous tenons à vous informer plus concrètement au sujet des thèmes abordés et de la décision prise concernant la communication avec les associations professionnelles.

 

En outre, l’APfedpol en partenariat avec l’APC, le SPC et Transfair, s’est adressée à la Cheffe des Ressources de fedpol Madame Wildi-Cortés afin de lui demander des précisions sur les 30 mesures d’amélioration qui ont été décidées dans le cadre du projet « Improve fedpol » et qui nous seront officiellement communiquées dans un rapport final, dont la parution est prévue avant Noël.

 

Mesures salariales et budgétaires :

Nous avons tous pris connaissance de l’information de l’Office du Personnel de la Confédération du 12 novembre dernier, qui annonce que le personnel de l’administration fédérale ne bénéficiera ni d’une augmentation du salaire réel ni d’une compensation du renchérissement en 2016.

 

Cette décision suit la tendance, qui s’était dessinée dès ce printemps après l’annonce de l’abandon par la BNS du taux-plancher de change CHF/EUR. En mai dernier, la Ministre des Finances s’était empressée d’annoncer aux syndicats qu’aucune mesure salariale ne serait budgétisée pour 2016.

 

Le 4 novembre, tous les syndicats participant à la Communauté de négociation du Personnel de la Confédération ont fait savoir, par la remise des 6796 signatures à la pétition « pour une politique du personnel responsable à la Confédération » ce qu’ils pensaient de ce train de mesures d’économies. Evidemment, le Conseil Fédéral n’en a cure et poursuit de plus belle afin de faire passer ces mesures au forceps. Dans ces conditions, vous comprendrez bien qu’il n’est plus l’heure de négocier ou de revendiquer, mais de manifester. Une nouvelle mobilisation du personnel de la Confédération par les syndicats est à prévoir. Pour nous, représentants des collaborateurs de fedpol, l’employeur Confédération prend la mauvaise direction et jette par ailleurs le discrédit sur tout le processus NPP sensé avoir une fonction d’encouragement au personnel.

 

La Directrice a pris ses décisions concernant le crédit du personnel 2015 et 2016 en septembre dernier, mais n’a pas encore présenté son budget 2016 aux Commissions des Finances des deux Chambres, pour qu’il soit avalisé. Au niveau salarial, les évolutions proposées et réduites au minimum légal ne devraient pas rencontrer trop de résistance. La Directrice a annoncé que 5 postes au maximum seraient remis en question à fedpol par les mesures d’économies exigées. Le choix se portera vraisemblablement sur des postes avec des bas salaires. Le SFS pourrait être concerné.

 

A la lumière des récents et tragiques événements de Paris, toutes ces mesures d’économies budgétaires vis-à-vis de notre Office, qui s’emploie au maintien de la Sécurité dans notre pays, prennent un goût encore plus amer.

 

La justification de ces mesures nous paraît d’autant plus vaine, que les responsables politiques, qui les ont encouragées, se proposent maintenant, sous l’effet des émotions et en totale méconnaissance des mécanismes sécuritaires du 21ème siècle, de prendre des décisions inadéquates car anachroniques et irresponsables, lesquelles ne manqueront pourtant pas d’engendrer un coût substantiel.

 

Mesures au niveau du personnel :

Le projet « Improve fedpol » a permis aux employés de l’Office de s’exprimer sur les mesures qu’ils voulaient voir être prises pour améliorer l’image, le fonctionnement et l’efficacité de fedpol. La directrice a donc pris acte des conclusions du rapport d’auto-évaluation du 15 juillet 2015 et a commencé à traiter sans tarder les objets prioritaires désignés, à savoir : la stratégie, la planification professionnelle et la qualité de conduite.

 

En ce qui concerne la stratégie, la Directrice s’est engagée dans un processus visant à harmoniser les priorités de fedpol, en particulier ceux de la PJF, avec ceux du MPC. Les discussions qu’elle a eues avec le Procureur de la Confédération ont abouti à l’abandon du projet d’annexion des unités d’enquête de la PJF par le MPC. La renonciation à cette idée par le MPC s’explique certainement aussi par le coût exorbitant que générerait un tel transfert de personnel à l’heure où le budget du MPC, lui aussi, connaît des restrictions.

En revanche, la structure de la PJF va vraisemblablement subir quelques adaptations, qui vont se calquer sur celles décidées au sein du MPC. Aucune révélation n’a été faite, à ce jour, relative aux adaptations structurelles prévues et à leur conséquence sur le fonctionnement de la PJF.

 

Pour ce qui est de la planification professionnelle, le projet phare est celui des possibilités de développement chez fedpol avec l’instauration d’un système d’évolution horizontale. Il s’agit d’un projet, qui doit tenir compte de facteurs multiples et complexes et dont le développement va prendre du temps.

 

L’APfedpol et les autres associations défendant les intérêts du personnel de fedpol ont insisté pour pouvoir participer à ce groupe de travail. Comme cela a été annoncé officiellement, l’APfedpol, en la personne de son Vice-président Philippe Séchaud, a été désignée pour suivre ce projet et servir d’interface entre la conduite du projet et les associations professionnelles.

 

Notre attention se portera d’abord sur les mesures de réévaluation des postes, qui sont décrites comme un préalable à la mise en place du système de progression horizontale. Il y a encore beaucoup d’inconnues à ce sujet. Par exemple, si comme annoncé, les mesures ne sont pas rétroactives vis-à-vis des postes existants comment le personnel en fonction pourrait-il profiter de ces nouveaux avantages ? Nous ne voudrions pas non plus que ce projet ambitieux s’épuise dans le seul déclassement des postes et que le reste passe à la trappe pour cause de restriction budgétaire. Là n’est certes pas la volonté de notre Directrice.

 

Quant à la qualité de conduite, c’est le processus NPP qui est actuellement sous la loupe des chefs, qui l’utilisent et dont les commentaires sont recueillis par la Direction en vue de procéder si possible à des améliorations. Les démarches d’évaluation actuelles sont compliquées et chronophages (14 pages par personne à remplir par le supérieur hiérarchique). Si, par ailleurs, tous ces efforts se voient ruinés par les mesures d’économies unilatérales du Conseil Fédéral, une évaluation interne du processus et de la politique du personnel, qui s’y rattache, s’avère effectivement pertinente.

 

Les autres mesures concernant le personnel, mais qui ne découlent pas du projet « Improve fedpol » sont : la promotion du travail à temps partiel et la plus grande présence de femmes dans les fonctions dirigeantes.

 

La Directrice promeut un processus simplifié pour l’obtention du travail à temps partiel tant pour les hommes que pour les femmes. La demande ne peut plus être bloquée au niveau des Chefs de Divisions et doit monter jusqu’au RH.

 

Le critère de l’intérêt du service reste important pour la décision finale, mais son poids est moindre qu’avant. Chez les hommes aussi, principalement les pères de famille, une réduction du temps de travail dans une optique de partage des tâches d’éducation et autres est de plus en plus souhaitée.

 

Evidemment c’est aussi un moyen de faire des économies, mais la demande des collaborateurs et collaboratrices est réelle. Même au sein d’une division d’enquête, à Berne, une demande de réduction du temps de travail déposée par des enquêteurs a été acceptée. Selon les échos, qui nous sont parvenus, ni la quantité, ni surtout la qualité du travail effectué par les collègues ayant réduit leur pourcentage ont à souffrir de cette décision.

 

En ce qui concerne les mesures proposées par la Directrice pour promouvoir les femmes à des fonctions dirigeantes, celles-ci ont donné lieu à diverses réactions, dont certaines ont fleuri sur le tableau d’affichage de l’intranet fedpol.

 

Le sujet a été abordé sans tabou avec la Directrice, qui a pris note que certaines des mesures proposées avaient suscité un sentiment de discrimination auprès de quelques collègues masculins. La Directrice explique que l’insistance et la force des moyens utilisés lors de cette promotion des femmes-cadres sont à la mesure des exigences fixées par le Conseil fédéral dans son objectif N° 28 pour 2015. Elles ont pour but de « réveiller » les femmes qui, contrairement aux hommes, ont toujours une hésitation avant de s’engager et de proposer leur candidature. A terme, un taux de 33% de femmes à des postes dirigeants au sein de l’administration fédérale devrait être atteint.

 

Madame Della Valle est toutefois consciente que le bassin de recrutement de femmes destinées à des fonctions dirigeantes en particulier au sein d’un Office tel que fedpol est très limité. La Directrice dit avoir pris note de l’intérêt des collaborateurs masculins à pouvoir bénéficier également des mesures d’encouragement primordialement proposées aux femmes. Il est notamment question du programme de mentorat et de l’initiation dans des réseaux.

 

Très logiquement nous pouvons conclure avec le thème, qui intéresse particulièrement nos membres de la PJF, c’est-à-dire le recrutement du (de la) futur (e) Chef (fe) de la PJF.

 

Contrairement aux rumeurs qui ont parcouru les rangs de cette Division principale, la seule certitude martelée par la Directrice est, que le candidat ou la candidate choisi (e) ne sera pas un (e) interne au service. Pour le reste, si Madame Della Valle reconnaît que son choix porte plus volontiers sur une femme « à compétences égales », elle affirme aussi que le sexe et les compétences managériales ne peuvent être les seuls critères retenus. Elle accorde beaucoup d’importance à celui de l’expérience du monde policier. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il s’avère d’ores et déjà difficile de trouver la « perle rare ». Il est vrai qu’à la lumière d’un récent engagement au sein de la PJF, l’APfedpol pouvait décemment nourrir quelques craintes à ce sujet.

 

L’Association reste à l’écoute des prochains développements et des décisions prises concernant les projets et thèmes abordés ici et vous les communiquera dans les meilleurs délais.

 

Pour le Comité de l’APfedpol

Le Président                                                                     le Vice-président

Peter Dähler                                                                      Philippe Séchaud